Un nouveau rapport révèle des conditions désastreuses, de la discrimination et des salaires extrêmement bas dans les mines industrielles de cobalt…
[Selon] Anneke Van Woudenberg, Directrice exécutive à RAID, « Les affirmations de l’industrie minière selon lesquelles l’extraction à grande échelle de cobalt au Congo est “propre”, “durable” et “exempte de violations des droits humains” ne sont tout simplement pas à la hauteur de la réalité. Les recherches de RAID et de CAJJ révèlent que le cobalt destiné aux batteries des véhicules électriques repose en grande partie sur un système de maind’œuvre bon marché et l’exploitation de milliers de travailleurs congolais. »
[Pour] Josué Kashal, Responsable du suivi et de l’évaluation à CAJJ, « L’explosion des ventes de véhicules électriques devrait être l’occasion de sortir la population congolaise de la pauvreté, mais les récits désespérés des travailleurs des mines de cobalt du Congo racontent une autre histoire. Le passage à l’énergie propre doit être une transition juste, pas une construite sur le dos des travailleurs congolais exploités. »
Les violations du droit du travail sont directement liées à un modèle de sous-traitance selon lequel les travailleurs ne sont pas embauchés directement par les sociétés minières, mais indirectement via des entreprises sous-traitantes. Les chiffres officiels montrent qu’au moins 57% de la main-d’œuvre dans les cinq mines concernées par les recherches est fournie par des sous-traitants. Dans certaines mines, ce pourcentage était nettement plus élevé. Les employés et les responsables des entreprises de soustraitance interrogés ont expliqué que, selon eux, les sociétés utilisent ce modèle comme une stratégie délibérée pour réduire leurs coûts, limiter leur responsabilité en matière de sécurité des travailleurs et éviter que les travailleurs n’adhèrent à des syndicats. Les travailleurs embauchés par des sous-traitants gagnent des salaires extrêmement bas, souvent bien inférieurs au salaire de subsistance de 402 USD par mois, c’est-à-dire la rémunération minimale pour garantir un niveau de vie décent…De nombreux travailleurs ont exprimé leur désespoir de ne pas pouvoir se sortir de la pauvreté…
« L’urgence de la crise climatique exige une action de la part du secteur et des gouvernements, qui ne sacrifie ni les personnes ni la planète”, a déclaré Van Woudenberg. “La production de batteries « éthiques » sans exploitation de travailleurs, sans violation des droits humains ni préjudice environnemental, qui participe à une transition juste et ne reproduise pas les injustices de l’économie basée sur les énergies fossiles, est capitale. »