Qatar, Des travailleurs migrants n’ont pas été payés pendant des mois
Amnesty International ayant abordé cette semaine l’affaire avec les autorités qatariennes, la FIFA et le Comité suprême des réalisations et du patrimoine, instance chargée de l’organisation de la Coupe du monde au Qatar, certains employés ont commencé à recevoir une partie de ce qui leur est dû, mais n’ont toujours pas reçu la totalité de leurs salaires.
« Des travailleurs migrants nous ont raconté les difficultés endurées après avoir travaillé sans être payés sur le chantier du stade Al Bayt pendant des mois. Ils sont inquiets pour leurs familles, qui ont besoin de l’argent qu’ils envoient chez eux depuis le Qatar pour payer les frais de scolarité et les frais médicaux, a déclaré Steve Cockburn, directeur du programme Justice économique et sociale à Amnesty International.
« Cette affaire illustre une nouvelle fois à quel point il est facile d’exploiter les travailleurs au Qatar, y compris ceux qui construisent l’un des joyaux de la Coupe du monde. Depuis des années, nous exhortons le Qatar à réformer son système, mais il est clair que le changement n’a que trop tardé.
« Si ces récents versements vont apporter un peu de soulagement aux travailleurs, les organisateurs de la Coupe du monde au Qatar nous ont confirmé qu’ils étaient au courant des retards dans le paiement des salaires depuis juillet 2019. Pourquoi, alors, le Qatar a-t-il permis qu’ils continuent de travailler pendant des mois sans être payés ? Il ne devrait pas y avoir besoin d’une enquête d’Amnesty International pour que les travailleurs perçoivent les salaires qui leur sont dus. »
Dans un nouveau rapport, Amnesty International révèle également que l’entreprise QMC n’a pas renouvelé les permis de séjour de ses employés, les exposant au risque d’être arrêtés et expulsés. La plupart d’entre eux sont aujourd’hui confinés en raison du COVID-19, entassés dans des logements à Doha, où QMC continue de leur fournir des repas.