Traite Transnationale de Personnes: État des Lieux et Analyse des Réponse au Maroc
Selon le Résumé Exécutif du Rapport:
“La traite transnationale des personnes semble être un phénomène limité et récent au Maroc. Les autorités ont ainsi mis en œuvre une dynamique concrète visant à prévenir et à lutter contre la traite. En témoignent encore la récente décision du Conseil des Ministres1 d’adhérer au Protocole visant à prévenir, punir et réprimer la traite des personnes, en particulier les femmes et les enfants (Protocole de Palerme) et l’évolution de la stratégie nationale de « lutte contre le trafic de migrants » vers une approche intégrée et transversale qui prend davantage en compte les populations vulnérables et leur protection.
La présente étude répond à la volonté d’améliorer les connaissances de ce phénomène pour permettre de mieux le cerner ainsi que ses diverses manifestations pour renforcer les réponses qui y sont apportées.
L’étude résulte d’une approche qualitative. Elle propose une analyse de la situation et ne prétend pas quantifier le phénomène de la traite transnationale au Maroc. Il s’agit d’une étude exploratoire appelant la mise en place de systèmes de collectes et d’analyse de données et d’études complémentaires sur les cas identifiés. Cette étude s’interesse à l’analyse des cas de traite transnationale et non de traite interne au Maroc.
En fonction des informations collectées, le nombre de victimes de traite transnationale au Maroc semble peu important. Les situations de traite identifiées impliquent principalement l’exploitation des femmes Marocaines à l’étranger, principalement dans les pays arabes, et les femmes nigérianes migrantes irrégulières en transit au Maroc.
Par ailleurs, des groupes vulnérables ont été identifiés comme étant à risque d’être victimes de traite. Il s’agit des mineurs Marocains non accompagnés migrant de manière irrégulière en Europe. Puis, d’enfants subsahariens nés en transit, sans état civil, présents sur le territoire marocain. Enfin, du groupe des migrantes subsahariennes en transit au Maroc à risque de traite du fait de leur situation extrêmement vulnérable et précaire favorisant les situations d’exploitation et les risques de récupération par les réseaux de traite.
Le Gouvernement du Maroc, ainsi que la société civile et les organisations internationales, prenant en compte l’évolution de la situation, ont initié des actions de sensibilisation des acteurs, des discussions sur le renforcement du cadre juridique actuel par des mesures additives et des stratégies de protection des victimes, en particulier des victimes les plus vulnérables.
Dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le trafic des êtres humains mise en œuvre par le Maroc, les autorités ont pour objectif de renforcer les efforts dans le sens de l’adoption d’une politique spécifique de prévention et de lutte contre la traite des personnes au Maroc et renforcer la protection spécifique des victimes de traite.
Les principales recommandations suivantes ont pour objectif de renforcer les initiatives déjà en cours ou prévues et peuvent aider l’ensemble des acteurs, le Gouvernement du Maroc, mais également la société civile et les organisations internationales, à renforcer leurs actions de manière à prévenir, punir la traite des personnes et protéger les victimes.”