Le Nom change, mais le système ne reste-t-il pas le même?

Amnesty International

EXTRAIT DE LA PUBLICATION:

“Le Qatar est soumis au regard critique de la communauté internationale, qui lui reproche la manière dont sont traités les travailleurs migrants depuis qu’il a obtenu les droits d’organisation de la Coupe du monde de football en 2022.  La fameuse Loi de 2009 sur le parrainage, qui lie les employés à leur employeur, en les exposant à un risque de travail forcé, a notamment été très décriée. Cette loi est abrogée en décembre 2016. La présente synthèse se propose d’examiner si le texte qui la remplace, la Loi n°21 de 2015, se traduira par une véritable amélioration du sort des travailleurs qui vivent dans le pays.  Alors que le gouvernement qatarien reconnaît la nécessité de lutter contre l’exploitation chronique dont sont victimes les travailleurs migrants, l’analyse d’Amnesty International montre que la Loi n°21 n’apporte pas une protection suffisante aux travailleurs migrants et qu’il reste beaucoup à faire pour mettre en place un dispositif assurant le respect de leurs droits fondamentaux au Qatar.. La nouvelle loi confirme en particulier la possibilité pour un employeur d’empêcher un employé de changer de travail et de quitter le pays.  Alors que les projecteurs sont braqués sur le Qatar dans la perspective de la tenue dans ce pays de la Coupe du monde de la FIFA en 2022, les carences de la nouvelle loi montrent que ces autorités n’ont pas su saisir l’occasion de cette manifestation pour véritablement changer les choses, comme elles l’avaient pourtant promis. Pour que la Coupe du monde se déroule, comme promis, dans des conditions garantissant que les migrants qui construisent actuellement les stades et qui assureront le transport des supporters et les services aux visiteurs ne seront pas exploités, le Qatar doit faire plus que changer le nom du système de parrainage et procéder à des réformes qui touchent les raisons profondes de l’exploitation des travailleurs migrants.”